ouvrage collectif sous la direction
de Laurent Cherlonneix
et la participation de Jean-Claude Ameisen
Éditions De Boeck

site web : www.deboeck.com

avril 2013
Volume broché, 365 pages

Tarif indicatif de 32,00 €

C'est un ouvrage collectif qui réunit des textes d'auteurs venus d'horizons variés. Son but affiché est de comprendre, d'observer, de définir les relations nouvelles entre le concept de l'être - vie au sens philosophique - et le vivant - notion biologique. Bien sûr, compte tenu de la diversité des auteurs et de leurs formations, tous les chapitres ne sont pas homogènes et quelques-uns présentent une vraie difficulté (qui se surmonte si l’intérêt s'y trouve).

La question posée est celle de la relation entre, d'une part, la connaissance de l'intrication des phénomènes microscopiques et cellulaires du vivant et de la mort, et d’autre part, les conséquences éthiques ou philosophiques qu'il est possible d'en tirer sur la conception même de la vie et de la mort humaine.

Cette approche transdisciplinaire du couple vie-mort rapproche l'apoptose de la pulsion de mort freudienne. Elle étudie les influences réciproques entre les conceptions du vivant et de la mort par les grands philosophes occidentaux, et les notions biologiques d'apoptose et de sculpture du vivant par la mort cellulaire. Si l'expression de suicide cellulaire est un mot qui incite à une analogie avec l'humain, il faut bien voir toute la différence entre l'échelon cellulaire dépourvu d'émotion, et la mort humaine dont l'impact est tout autre. Par ailleurs, l'intrication des deux processus entre la vie et la mort est totale puisque l’émergence du vivant et de son organisation va avec l’apoptose, cette mort nécessaire donne-t-elle par analogie un sens à la mort humaine ?

Finalement, tout cela mène à une double question : qu'est-ce que la biologie vient modifier ou conforter dans les notions philosophiques de la vie et de la mort, et qu’est-ce que la philosophie, en rétroaction simultanée, apporte au biologiste ?

Ce livre est une vraie ouverture sur un champ de pensée que nous n'avons pas forcément tous envisagé ou approfondi et qui nous rappelle que la biologie s’adresse à l’homme - un être vivant et dont la mort porte une signification.

Ce livre est basé sur une idée excellente. Toutefois, il souffre parfois d'un manque de didactisme chez quelques auteurs et c'est bien dommage, car toutes les réflexions abordées mériteraient d'être mises à la portée de tous, surtout sur un sujet aussi fondamental.
M.S.