par par Jean-Louis Fauchère

éditions Édilivre

site web : www.edilivre.com


Août 2017
150 pages

Tarif indicatif de 18,50 € (version papier) 1,99 € (version numérique)

 

Nous voici en présence d’un petit livre de vulgarisation qui présente en termes simples et accessibles l’extraordinaire monde des bactéries. L’auteur est professeur de microbiologie à l’université de Poitiers. Les bactéries qui forment une grande partie de la biomasse de notre planète, n’ont été découvertes qu’au XVIIe siècle par Antoni van Leeuwenhoek. En 1674, il met au jour avec un microscope rudimentaire le monde des microbes que personne n’avait vu avant lui, et qui n’était pas évoqué dans la Bible.

Il faudra attendre la fin du XIXe siècle avec les découvertes de Louis Pasteur et de Robert Koch pour comprendre le rôle nuisible des bactéries dans les infections des hommes et des animaux : c’est la théorie des germes à l’origine des maladies infectieuses. On sait aujourd’hui que les bactéries existent partout, sur terre, dans la haute atmosphère, au plus profond des océans, ou dans l’eau des geysers…

Dans la première partie de son ouvrage, Jean-Louis Fauchère replace les bactéries dans le monde vivant qui comporte trois « royaumes », les bactéries, les archées et les eucaryotes, avec un ancêtre commun, Luca. On a la preuve que les bactéries sont apparues il y a plus de 3 milliards d’années, ainsi que l’attestent des fossiles du précambrien. L’auteur esquisse les bases de la classification des bactéries et rappelle qu’il existe des échanges entre ces trois types de micro-organismes. Le plus spectaculaire et aussi le plus important pour nous est survenu il y a plus d’un milliard d’années : c’est l’apparition des mitochondries par symbiose de bactéries qui colonisent le cytoplasme des cellules eucaryotes, nos ancêtres. Cet événement nous confère notre principale source d’énergie. L’auteur rappelle que nous descendons de ces êtres vivants primitifs qui ont une capacité extraordinaire d’adaptation, notamment par mutations et échanges de matériel génétique.

Dans la seconde partie de son ouvrage, l’auteur résume les découvertes sur les maladies induites par des bactéries pathogènes. Il définit les différentes étapes du processus infectieux, la colonisation des muqueuses de la peau, l’agression des tissus par des toxines, la réponse inflammatoire de l’hôte qui induit des symptômes, l’échappement aux défenses immunitaires. Il évoque les cycles biologiques, les micro-organismes domestiqués, et bien sûr le microbiote intestinal. On considère aujourd’hui que cette flore très variée (plus de 1 500 espèces bactériennes différentes), constituée d’environ 40 000 milliards de bactéries, fonctionne comme un véritable organe. Sa composition varie en fonction du régime alimentaire, de l’âge, des stress et du vieillissement. Son rôle pro-inflammatoire et son implication dans certaines pathologies (diabète, obésité, maladie d’Alzheimer, certains troubles psychiatriques), sont aujourd’hui en cours d’exploration.

Jean-Louis Fauchère évoque aussi les moyens de lutte contre les maladies bactériennes, les antibiotiques et l’apparition de la résistance, les vaccinations, les infections nosocomiales, les principaux modes de transmission des maladies bactériennes. Ainsi, il réalise la gageure de résumer dans un court ouvrage la relation que l’homme a établie avec les microbes depuis leur découverte et insiste sur le fait que l’immense majorité des bactéries ne sont pas nuisibles, mais au contraire utiles voire indispensables à notre survie.

P.B.