par N. FRÉRY (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.), F. MOISAN, Y. SCHWAAB, R. GARNIER

 

invs 2

Texte paru dans le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH) du 13 juin 2017 / n°13 et consultable sur http://invs.santepubliquefrance.fr

Lire l'article

 

Résumé

Introduction – Les facteurs professionnels susceptibles d’augmenter les risques de cancer sont généralement étudiés séparément les uns des autres, alors que les expositions aux agents cancérogènes sont souvent multiples. L’objectif de ce travail était de fournir des indicateurs d’exposition des salariés à un ensemble de cancérogènes, chimiques ou non, et d’identifier des groupes de salariés particulièrement exposés à des fins de prévention.
Méthode – Une nouvelle exploitation des données de l’enquête Sumer 2009-2010 sur l’exposition des salariés en France (échantillon de 48 000 salariés) a été réalisée. La production d’indicateurs du pourcentage de salariés exposés ou multiexposés à des cancérogènes repose sur une sélection de 24 agents chimiques (les plus courants), des rayonnements ionisants et du travail de nuit chez les femmes (≥ 45 nuits/an).
Résultats – En France, en 2009-2010, 12,0 % des salariés – environ 2,6 millions, 2 millions d’hommes (17 %) et 600 000 femmes (5,9 %) – ont été exposés à leur poste de travail à au moins une nuisance cancérogène (chimique ou non), et environ 757 000 salariés présentaient une exposition à au moins deux cancérogènes (5,7 % chez les hommes et 0,9 % chez les femmes). Chez les hommes, les nuisances les plus fréquentes étaient les émissions de moteurs diesel, les huiles minérales entières, les poussières de bois et la silice cristalline ; chez les femmes, les plus fréquentes étaient le travail de nuit, l’exposition aux rayonnements ionisants, puis au formaldéhyde et aux médicaments cytostatiques. Les salariés concernés étaient principalement des hommes ouvriers du bâtiment et des travaux publics, de la maintenance, du travail des métaux, des transports et de la réparation automobile, ainsi que des femmes des professions de santé (infirmières, sages-femmes et aides-soignantes), des coiffeuses, esthéticiennes et du personnel des industries de process.
Discussion - conclusion – Cette étude montre une exposition et une multi-exposition assez fréquentes des salariés à des nuisances cancérogènes en France, particulièrement chez les hommes, et indique certains secteurs et familles professionnels prioritaires pour une prévention ciblée des risques cancérogènes.

Mots-clés

salariés, multi-exposition, agents cancérogènes, agents chimiques, rayonnements ionisants, travail de nuit.



Feuillets de Biologie n°342 - Mai 2018.