En 2019, 229 millions de cas de paludisme ont été enregistrés dans le monde. Ce chiffre n’a pratiquement pas varié depuis quatre ans.
La Région africaine supporte toujours plus de 90 % de la charge de morbidité totale. Depuis 2000, le nombre de décès dus au paludisme dans la Région a diminué de 44 %, passant de 680 000 à 384 000 par an, selon les estimations. Toutefois, les progrès ont ralenti ces dernières années, en particulier dans les pays où la charge de morbidité est élevée.
Les activités de l’OMS en matière de paludisme s’appuient sur la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030, approuvée par l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2015. Cette stratégie comprend quatre buts mondiaux à atteindre d’ici à 2030, avec des objectifs intermédiaires pour suivre les progrès réalisés.
Les buts à l’horizon 2030 sont les suivants :
• réduire d’au moins 90 % l’incidence du palu-disme ;
• réduire d’au moins 90 % les taux de mortalité palustre ;
• éliminer le paludisme dans 35 pays au moins ;
• empêcher la réapparition du paludisme dans tous les pays exempts.
Les objectifs intermédiaires pour 2020 fixés dans la stratégie sont la réduction de l’incidence du paludisme et des taux de mortalité d’au moins 40 %, au plan mondial, et l’élimination du paludisme dans au moins 10 pays. Selon le rapport, 2 des objectifs intermédiaires pour 2020 l’incidence du paludisme et les taux de mortalité ne seront pas atteints.
- Incidence : selon les projections de l’OMS pour 2020, il y aura environ 56 cas de paludisme pour 1000 personnes risquant de contracter la maladie, contre un objectif de 35 cas.
- Taux de mortalité : pour 2020, le nombre de décès dus au paludisme estimé à l’échelle mondiale pour 100 000 personnes à risque est de 9,8, contre un objectif de 7,2 décès selon la stratégie.
- Élimination du paludisme : Entre 2000 et 2019, l’élimination du paludisme a été officiellement certifiée par l’OMS dans 10 pays : les Émirats arabes unis (2007), le Maroc (2010), le Turk-ménistan (2010), l’Arménie (2011), le Kirghi-zistan (2016), Sri Lanka (2016), l’Ouzbékistan (2018), le Paraguay (2018), l’Argentine (2019) et l’Algérie (2019). En 2019, la Chine n’a noti-fié aucun cas autochtone de paludisme pour la troisième année consécutive. Elle a récemment demandé que l’élimination du paludisme soit officiellement certifiée par l’OMS. En 2020, El Salvador est devenu le premier pays d’Amé-rique centrale à demander à l’OMS de certifier l’élimination du paludisme sur son territoire.
Dans les six pays du bassin du Mékong – Cam-bodge, Chine (province du Yunnan), Répu-blique démocratique populaire lao, Myanmar, Thaïlande et Viet Nam – le nombre de cas de paludisme notifiés a baissé de 90 % de 2000 à 2019 et le nombre de cas de paludisme à P. fal-ciparum a chuté de 97 % au cours de la même période. Cette diminution accélérée du palu-disme à P. falciparum est remarquable compte tenu de la menace que représente la résistance aux médicaments antipaludiques dans le bassin du Mékong.
Stagnation des progrès
L’insuffisance du financement aux niveaux international et national est une menace importante pour les progrès futurs. De plus en 2020, la COVID-19 a été un obstacle supplémentaire à la fourniture de services de santé essentiels partout dans le monde. L’OMS craint que même des perturbations modérées de l’accès au traitement n’entraînent un nombre considérable de décès. Ainsi, selon le rapport, une perturbation de 10 % de l’accès à un traitement antipaludique efficace en Afrique subsaharienne pourrait entraîner 19 000 décès supplémentaires. Des perturbations de 25 % et 50 % dans la région pourraient entraîner respectivement 46 000 et 100 000 décès supplémentaires.
Un appel à l’innovation
L’élimination du paludisme dans tous les pays, en particulier ceux où la charge de morbidité élevée, nécessitera probablement des outils qui ne sont pas disponibles aujourd’hui. En septembre 2019, réaffirmé dans un rapport d’Avril 2020 le Directeur général de l’OMS a lancé un « défi de l’éradication du paludisme », appelant la communauté mondiale de la santé à investir davantage dans la recherche-développement de nouveaux outils et de nouvelles méthodes de lutte contre le paludisme.
Extrait du communiqué de presse sorti le 30 novembre 2020 sur le site officiel de l’OMS.